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Depuis plus d'un millénaire, certains rabbins et exégètes contestent
et décrient la prière du Kol Nidré («Tous les voeux» en araméen),
psalmodiée la veille au soir du jour du Grand Pardon.
Le Kol Nidré est une énigme : personne ne le comprend plus. Cela
aurait été de peu d'importance si son contenu n'apparaissait pas
scandaleux : «Nos voeux ne sont pas des voeux, nos serments ne
sont pas des serments, nos jurements ne sont pas des jurements,
nos promesses ne sont pas des promesses...»
Son mystère s'épaissit lorsqu'on découvre que, du rite séfarade
au rite ashkénaze, son contenu diffère notablement. L'Église
chrétienne déduisit que, par cette prière, les Juifs s'autorisaient à
ne pas respecter leur parole.
Certains intellectuels ont tenté d'élucider les termes étranges
et subversifs du Kol Nidré. Dans un livre préfacé par Freud (Le
Rituel. Psychanalyse des rites religieux), Theodor Reik manque
d'un rien de découvrir sa signification originelle. Karl Abraham,
qui en produit un commentaire, échoue également. Leurs outils
sont psychanalytiques mais, sans doute aveuglés par l'admiration
qu'ils vouent à Freud, ils prennent une voie stérile au moment de
conclure.
L'auteur mène ici une enquête brillante et résout avec cet essai
une énigme théologique plus que millénaire.