Ulteriori informazioni
De l'imaginaire du monstrueux aux monstruosités
empiriques, l'interrogation philosophique sur le
monstre s'applique tout à la fois aux paradigmes
biologique, anthropologique, esthétique, éthique,
politique. En effet, si le monstre concerne
principalement le corps vivant, les métaphores de
l'organisme l'entraînent dans d'autres domaines
d'investigation où se manifestent à la fois la
richesse heuristique et les difficultés spéculatives
qu'il suscite. Un large éventail dessine de multiples
approches du concept de forme, dans l'espace ouvert
entre l'extrême négation du monstre par un principe
d'ordre normatif et son extrême affirmation par une
pensée inquiète, capable de rapporter sa propre
forme et l'exercice de sa force à un écart inédit.
Cette tension oblige à un déplacement de
l'interrogation classique sur la nature de la forme
dissemblable vers celle de la force au travail
dans l'activité formatrice. Comment mesurer la
signification de l'alternative entre la conjoncture
accidentelle et la structure substantielle - ou la
nécessité de son dépassement ? Il s'agit de mettre
à l'épreuve le sens à donner à notre hésitation entre
le plaisir de la curiosité pour ces miroirs déformants
et la crainte du difforme, entre les promesses
séduisantes et les inquiétantes dissemblances.