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Le portrait tout en nuances d'un homme politique d'exception qui
a forgé l'Allemagne moderne et dominé la scène européenne.
Au panthéon des hommes illustres, Bismarck, né en 1815, occupe une
place singulière. Il domine par sa stature et ses succès la seconde moitié
du XIXe siècle, marquée par l'unité allemande dont il a été l'architecte
de bout en bout. Après avoir vaincu l'Autriche-Hongrie à Sadowa en
1866, il récidive quatre ans plus tard avec la France, ce qui lui permet
de proclamer l'Empire allemand, dominé par la Prusse qu'il gouverne
depuis 1862. Il demeure au pouvoir jusqu'en 1890, longévité rare qui
l'apparente à Metternich auquel l'oppose sa conception dure, «par le
fer et le sang», de la diplomatie et de la politique.
Pour mieux dominer l'Europe, ce pragmatique oriente les puissances
vers la colonisation au congrès de Berlin, tandis qu'il révolutionne
l'Allemagne en engageant le combat contre l'Eglise (Kulturkampf) et
en posant les jalons d'une politique sociale d'envergure pour contrer
la montée du socialisme. Afin de contenir la volonté de revanche de la
France amputée de l'Alsace et de la Lorraine, il inaugure une nouvelle
Sainte Alliance, l'entente des trois empereurs, qui ne survit pas à sa
chute. En reniant son héritage, Guillaume II précipitera l'Allemagne
à sa perte.