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«J'ai les peines de tous les partis, le regret de tous les sentiments,
avoue Mme de Staël, et l'oeuvre de ma destinée me lasse comme
un travail et me tourmente comme une passion.»
A travers cette biographie de tout premier plan - qui fait le point
des nombreuses études déjà publiées -, Mme de Staël reprend vie
dans le pittoresque de son existence cahotée, passant de la république
du coeur à la monarchie des idées et faisant de son château
de Coppet, outre un arsenal dirigé contre Napoléon, un véritable
Elysée où, dans le silence de l'abjection que dénonce
Chateaubriand, elle incarne la conscience de l'Europe asservie.
Ce sont ses paradoxes, ses mots lapidaires, ses tirades passionnées
que l'on croit entendre, et aussi les plaintes d'un coeur trop sensible
perpétuellement blessé, les confidences d'une femme victime de sa
supériorité et qui soupire : «Je suis une personne avec laquelle et sans
laquelle on ne peut vivre...»
Par la hardiesse de sa pensée, par son esprit d'indépendance, qui
font d'elle un précurseur du mouvement féministe, Mme de Staël,
à deux siècles de distance, semble étonnamment moderne et son
génie singulier plus brillant encore qu'il ne paraissait à ses contemporains.