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La suicidologie sera présentée comme une technologie de la société dont les principales opérations visent à articuler l''organisation qui la promeut aux pratiques sociales du contrôle et aux phénomènes qui lui servent de prétexte. La suicidologie prétend en effet "gérer" le suicide sans comprendre l''acte suicidaire, celui-ci étant réduit par le fondateur américain de la suicidologie, Edwin Shneidman à une somme de souffrances évitables. Il s''agit, au plan du comportement individuel, de transformer la mauvaise image qu''a de lui-même le suicidaire, en une image positive de "bien-être de soi-même" et, au plan collectif, d''inciter à prendre en charge le "souci de l''autre" en procédant à la formation d''observateurs des conduites des gens de leurs milieux, observateurs capables d''alerter les thérapeutes et de "faire soigner". Cet "objectif culturel" américain de planification, soutenu qu''il est par le moyen des réseaux sociaux, technologiques et technocratiques dont dispose la suicidologie, est effectivement en train de s''implanter dans tout pays où de telles pratiques thérapeutiques de gestion du comportement sont importées.
About the author
Marie-France Aujard, docteur en sociologie, études de sociologie à l''Université Laval à Québec, chargée de cours à l''Université Laval et conseillère en recherche à la Fédération des cégeps à Montréal.
