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Le choix du titre Le temps nomade tient à une disposition intérieure à orienter, après les véritables voyages vers les lointains pays longuement évoqués dans le livre, sur les routes qui mènent à soi. Dans une géographie du dedans sillonnée aussi par des paysages, des vallées, des prairies, des déserts, ce sont en quelque sorte les localisations psychiques des contrées révélant l'Être. Turquie, Iran, Afghanistan, Pakistan, Inde, Népal, Sri Lanka, autant de pays suggérant en effet l'aventure nomade et, du coup, éveillant, après les horizons orientaux, ce désir de fouler d'autres terres, celles qui palpitent en nous. L'auteur emprunte à sa profession de psychanalyste le goût du voyage et des haltes. En mêlant les temps, ceux d'aujourd'hui et ceux d'hier, Mai 68, les chemins de Katmandu, une dépression mélancolique, la passion psychanalytique, le livre sert à montrer qu'on continue toujours la même quête, le même voyage. Ce qu'on est allé chercher sur les routes d'un Himalaya fantasmé, c'est toujours soi-même. En ce sens, les retours dans la vie ordinaire, après l'exaltation des vagabondages terrestres, révèlent assez rapidement les obstacles appelés à devenir passages. Cet ensemble forme un canevas se voulant à sa manière initiation. Manuscrits trouvés, hypothèses sur l'auteur, écologie et politique, idées et aventures, vie et mort, c'est en fait la vie qui cherche à devenir roman.