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Après avoir été l'école de guerre et le champ de
bataille de l'Europe, l'Italie pacifiée des deux derniers
tiers du XVIe siècle fait de la guerre un sujet de conversation
et un objet de réflexion. Les soldats en chambre sont
légion, le traité militaire devient un best-seller, la querelle des
lettres et des armes bat son plein.
L'Humanisme militaire résulte de l'application des valeurs et
références humanistes à la res militaris ; d'une acculturation singulière
entre une culture «civile» et une matière militaire.
L'ouvrage entend décrire une opération idéologique : la mise en
place dans l'Italie rinascimentale d'une mentalité guerrière alternative
au code chevaleresque. Les quatre chapitres vérifient cette
hypothèse en l'appliquant aux champs social (L'armée, société-modèle),
intellectuel (La plume ou l'épée), esthétique (La beauté
de la laideur), éthique (Insomnies militaires).
La référence à l'Antiquité confère une légitimité culturelle aux
«guerres horribles» du XVIe siècle, tandis que la valorisation de
l'exercice et de la réflexion est porteuse d'une conception volontariste
et cérébrale de l'art de la guerre qui rompt avec les valeurs
et conduites chevaleresques.
Cet ouvrage, s'il intéressera au premier chef les seiziémistes, les
polémologues et les italianisants, constitue de par son approche
pluridisciplinaire et la dimension «trans-nationale» de la guerre
au XVIe siècle, une contribution à l'histoire des idées et une
réflexion sur la variante militaire d'un des principaux courants
de pensée de l'Europe de la Renaissance : l'Humanisme.