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Sang, tissus, cellules, ovules : le corps humain, mis sur le marché
en pièces détachées, est devenu la source d'une nouvelle plusvalue
au sein de ce que l'on appelle désormais la bioéconomie.
Sous l'impulsion du développement des technologies de l'information
et des biotechnologies, la généralisation des techniques
de conservation in vitro a en effet entraîné la marchandisation
du corps parcellisé.
Ce livre passionnant éclaire les enjeux épistémologiques, politiques
et éthiques de cette économie particulière. Ainsi montre-t-il que
la récupération des tissus humains promulguée par l'industrie biomédicale
et l'appel massif au don de tissus, d'ovules, de cellules
ou d'échantillons d'ADN cachent une logique d'appropriation
et de brevetage. De même fait-il apparaître que, du commerce
des ovocytes à la production d'embryons surnuméraires, l'industrie
de la procréation assistée repose sur une exploitation du
corps féminin. Et inévitablement dans notre économie globalisée,
le capital issu de la «valorisation» du corps parcellisé se nourrit
des corps des plus démunis, avec la sous-traitance des essais cliniques
vers les pays émergents, ou le tourisme médical. Ainsi, ce
n'est plus la force de travail qui produit de la valeur, mais la vie
en elle-même qui est réduite à sa pure productivité.
Un livre essentiel sur les implications méconnues de l'industrie
biomédicale.