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Hector Berlioz ou la philosophie artiste
Tome 2
Si personne n'ignore que Berlioz ne fut pas philosophe, tout le monde ne sait pas encore à quel point il fut musicien.
Toujours volontiers dénigré, surtout dans son propre pays, Berlioz se voit presque systématiquement réduit à n'être qu'une incarnation extravagante du romantisme le plus échevelé : sa musique, qu'on dit parfois encore de seconde zone, et toujours, superficielle, perdrait sa peine à mettre en scène des événements anecdotiques et strictement personnels, et s'épuiserait ainsi en impudique et vain exhibitionnisme d'un ego maladivement hypertrophié.
Avec un respect autrement profond de l'oeuvre et de l'homme, et toujours dans la mouvance de la fraternité avec la philosophie de Nietzsche, on voudrait ici faire comprendre, loin des préjugés précédents, que Berlioz fut un homme d'une intelligence rare, d'une pensée lucide, courageuse et incroyablement compétente, et dans quelle mesure son oeuvre toute entière est porteuse d'une signification philosophique majeure, que notre temps aurait avantage à oser enfin prendre en considération.
