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Les toiles peintes, par leur caractère exotique et oriental, remportent un véritable succès auprès des Françaises. La Compagnie des Indes, consciente de cet engouement, a mis en oeuvre toute une organisation pour approvisionner régulièrement le marché français. Les ventes de la Compagnie des Indes sont de véritables « événements » économiques dont la ville de Nantes s'attache à retirer quelques bénéfices. Mais la mode des indiennes devenue incontrôlable inquiète l'État français soucieux de satisfaire les manufacturiers de laine et de soie : la prohibition des toiles des Indes est décrétée. Le consommateur français ne l'entend pas ainsi : pour lui rien ne remplace la toile peinte. Le non respect des règlements prohibitifs et la résistance de certaines villes comme Nantes visent à faire réagir le gouvernement dans le sens de la libéralisation. En 1755, les toiles peintes sont un produit textile de fabrication artisanale indienne importé en France mais alimentant le commerce triangulaire car en théorie interdit de circulation et de consommation dans le Royaume. Comment la prohibition peut-elle se maintenir face au succès inébranlable de cette étoffe en France ? Ce pays, disposant de quelques secrets de technique indienne, n'a-t-il pas intérêt à fabriquer lui même ces toiles ?