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Dix-huit mois avant le déclenchement du «Printemps arabe», le think-tank
Amie Center analysait la première décennie du règne de Mohamed VI dans
un ouvrage intitulé Une Ambition marocaine, la décennie 1999-2009.
Sans complaisance, en relevant carences et défis, une dizaine d'auteurs venus
d'horizons différents faisaient le point sur l'entrée du Maroc dans le nouveau
millénaire. Les conclusions de leurs travaux préfiguraient les mouvements
qui se sont déroulés depuis quatre années. Sur le plan social, une nouvelle
société était sur le point d'émerger sous l'effet des réformes fondamentales
du code de la famille tout en conservant en son sein une frange islamo-conservatrice
puissante. Au niveau économique, la politique de grands travaux
d'infrastructures, de libéralisation et de stimulation des investissements directs
étrangers permettait un meilleur ancrage du Royaume dans son environnement
international bien qu'il ait également engendré une augmentation des
disparités et des inégalités.
Cette dynamique a conforté la résilience du Maroc aux révolutions arabes,
la réforme constitutionnelle de juillet 2011 y a également contribué.
Dans ce nouvel ouvrage, AMIE Center a l'ambition de poursuivre ce dialogue
entre experts et analystes afin d'aller au-delà des clichés maintes fois ressassés
à propos du Maroc. L'objectif étant de faire un diagnostic non pas exhaustif
mais global de la trajectoire poursuivie par ce pays à part dans le monde arabe.
