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Voici un essai capital sur les rapports entre technique et société.
Cette histoire globale de la technologie moderne prend le contrepied
du récit habituel centré sur les inventions de quelques individus
géniaux pour mettre au premier plan l'analyse des usages collectifs.
David Edgerton est ainsi amené à réévaluer profondément le rôle
des technologies dans la société. Bien au-delà de la liste usuelle des
innovations modernes couramment tenues pour avoir transformé notre
existence - la pilule, l'informatique, la bombe atomique, l'aviation -,
il faut prendre en compte une grande variété de technologies moins
visibles mais non moins importantes, venant de diverses parties du
monde.
Parmi ces exemples méconnus : les pousse-pousse japonais, les
tracteurs soviétiques, les usines baleinières nazies, le pétrole synthétique
espagnol, etc. C'est que nombre de techniques anciennes recèlent
des potentiels de rénovation considérables, comme l'a montré le TGV
pour le transport ferroviaire.
Entrelaçant histoire politique, histoire économique et histoire
culturelle, ce livre met en cause l'idée selon laquelle nous vivrions une
ère de transformations techniques toujours plus rapides et suggère que
les technologies les plus importantes pour le XXIe siècle ne sont guère
reconnues pour telles. En sapant la technophilie naïve et infondée
(par exemple l'idée d'un prétendu «âge de l'information»), et sans
pour autant donner prise à une technophobie tout aussi naïve, David
Edgerton appelle et inaugure une façon radicalement neuve de penser la
technique dans l'histoire.