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Jacqueline Lévi-Valensi note que le colloque dont ce volume est la
mémoire, Camus et les écritures du XXe siècle, est à la fois continuité et
ouverture. «Continuité, parce qu'il se situe dans le prolongement des
travaux menés depuis le Colloque de Cerisy-la-Salle qui, en 1982, était le
premier à se tenir en France et a vu naître la Société des études
camusiennes» ; continuité aussi par l'origine, l'âge et la diversité des
intervenants. Ouverture parce que «les oeuvres de Camus sont ici abordées
dans leur relation à l'autre, au Maghreb, en particulier, mais également à
d'autres mondes européens, à d'autres continents, à d'autres écrivains, à
d'autres écritures, sous le signe, bien camusien, du dialogue. C'est peut-être
pourquoi son oeuvre est à la fois singulière et universelle, classique et
pourtant si moderne, tenant un "langage clair" et gardant ses énigmes, née
"dans la chair et la chaleur des jours" et porteuse d'une véritable
mythologie, qui nous parle, simultanément de la tragédie de la vie et du
bonheur de vivre, qui nous apprend l'émerveillement et la lucidité. Une
oeuvre ancrée dans les fureurs de son temps, et qui reste d'une étonnante
actualité».
Proposant de mettre cette trentaine de contributions sous l'éclairage du
double pouvoir de l'écriture, sur l'écrivain et sur ses lecteurs, elle conclut :
«Camus ne cesse de nous dire qu'il y a en l'homme quelque chose qui
échappe aux violences de l'histoire et qui refuse de mourir, et que ce sont les
artistes qui témoignent de cette part irréductible. Peut-être pouvons-nous
alors placer ce dialogue entre les oeuvres sous l'égide d'une phrase qui
résume le bonheur grave de la création : Écrire, ma joie profonde».