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Ce volume de contributions diverses
opère une coupe transversale dans le
cycle européen de l'histoire indienne,
ouvert par l'arrivée des Portugais et
clos par le départ des Britanniques,
deux événements majeurs, curieusement
réunis par deux dates qui, selon le
calendrier occidental, se ressemblent :
1497 et 1947.
Portugais dans les veines duquel,
prophétiquement, coulait du sang anglais, Vasco da Gama
ouvrit le cycle européen de l'histoire indienne. Comme le
soleil, l'Inde ne se laissa guére fixer par des regards profanes.
Saint François Xavier en eut une fort mauvaise opinion et,
non moins catholiques que lui, Roberto de Nobili et Luís de
Camões, en eurent une excellente. Dès le XVIIe siècle, sur les
pas des Portugais, les Anglais, ainsi Thomas Best. Mais les
premiers ne s'étaient point retirés. Goa resta un lieu de
convergence des univers culturels et religieux indien et
occidental. Malgré l'ancienneté des liens historiques entre
Angleterre et Portugal, certains Portugais, tels António José de
Noronha, aidèrent les Français à s'implanter en Inde.
Ces derniers restèrent nombreux à la visiter et à la décrire au
XIXe siècle, tels Victor Jacquemont ou Théophile Frappaz. Et
Pondichéry constitua alors une étrange microcosme colonial.
Dans leur vaste empire, les Britanniques du XIXe siècle
surent aussi bien se mêler à la foule indienne, tels Richard
Francis Burton, que s'en tenir à distance, tels Lord Dalhousie
(1848-1856), grand technocrate qui ouvrit des routes et des
chemins de fer aux Indiens, et donc aussi à leur nationalisme.
Tout fut consumé en 1947 par Lord Mountbatten amenant
l'Union Jack.