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Il est l'un des artistes visionnaires les plus indispensables de ces quarante dernières années, le fer de lance du mouvement Cool Japan, ce Soft Power à la sauce nippone responsable de l'arrivée dans nos contrées d'une pelletée d'oeuvres qui marqueront à jamais nos imaginaires au fer rouge et feront de la France le deuxième pays du manga. Comme réalisateur, Katsuhiro Ôtomo restera surtout cette figure tutélaire du renouveau décisif du cinéma d'animation japonais. Comme mangaka, il demeure la meilleure incarnation de la Nouvelle Vague, comme on l'appelait au Japon à la fin des années 1970, bouleversement majeur du médium né de l'influence fondamentale exercée sur toute une génération par le cinéma du Nouvel Hollywood et l'émergence cruciale de la science-fiction et de la contre-culture. Artiste protéiforme par excellence, touche-à-tout insatiable, le créateur de Fire-Ball, Dômu ou Steamboy aura tout chamboulé sur son passage, repoussant les limites qui lui étaient imposées, étendant son influence déterminante dans tous les domaines et aux quatre coins du monde. 35 ans après la sortie de son film culte Akira dans les salles japonaises, adapté des pages de son magnum opus, son impact demeure toujours aussi vivace. 50 ans après ses débuts professionnels dans les pages de la revue Manga Action de l'éditeur Futabasha, les plus grands créateurs ne jurent toujours que par lui et se réclament de son héritage. Le « Choc Ôtomo » est encore vivant en chacun de nous.
