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Adélaïde, Émeline et Marie tiennent une auberge de bonne
réputation. Les hommes du village sont choyés par ces
excellentes cuisinières, d'humeur égale et qui savent se
faire respecter. Mais, un matin d'hiver, pourtant, l'établissement ferme. Comme chaque année, à la même époque, les
soeurs disparaissent quelques semaines, laissant voyageurs
et villageois presque orphelins. Où et pourquoi partent-
elles ainsi sans rien dire ? Tous sont torturés par le doute
et la jalousie...
- Ces filles qui fichent le camp comme ça
sans rien dire, tous les ans ! Ça cache bien
quelque chose non ?
Marie rêvait, au contraire, de l'amour parfait, de cet
homme qui, un jour, viendrait la chercher, viendrait lui
dire des mots qu'elle brûlait d'entendre. Elle aimait ses
soeurs, mais elle étouffait dans cette auberge trop petite
pour elle, dans cette vallée trop sage, entre la rivière et
le couvent. Et puis, tous ces hommes qui, chaque soir, un
peu trop avinés, la regardaient avec convoitise, tous ces
hommes finissaient par lui répugner. Elle ne se l'avouait
pas, mais elle rêvait d'un ailleurs ensoleillé, d'un ailleurs
avec des rues pavées, avec de belles toilettes, avec de
beaux meubles, avec surtout de la lumière partout, du
chaud et de la couleur.