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Blanche-Neige est une emmerdeuse égocentrique. Cendrillon se fait piquer son prince par sa demi-soeur. L'ogre tue par erreur son fils prodige et se résout à le manger. Une famille vend un par un les organes de la grand-mère pour s'équiper en électroménager.
Un yaourt en son frigo médite sur sa fin prochaine...
Treize nouvelles sur la tragédie de l'existence.
«Les nains habitent un pavillon mal chauffé, à dix minutes de la gare du RER d'Argençon-sur-Marne. L'escalier est trop raide pour leurs petites jambes torses. Il leur faudrait une maison de plain-pied, et deux fois la superficie actuelle. Malgré le manque de place, ils hébergent BN depuis trois mois. Elle dort dans le canapé du salon. La Gaule n'a même pas essayé de la sauter. Il a tout de suite compris que ce serait trop de problèmes.»
«Ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants. Ils habitaient la prison rose à la sortie de Janville. Leur cellule n'était pas grande, mais il y avait le nécessaire: une table pliante, des couchettes superposées, un évier à deux bacs, un rideau de plastique pour cacher les toilettes. Le samedi, on les emmenait en fourgonnette à Saint-Cenis. Ils remplissaient leur Caddie dans les allées du Superhyper. Les gosses réclamaient des crèmes dessert au chocolat, avec des robots et des fées sur le carton d'emballage. Ça finissait avec des claques et les gens se retournaient sur eux. À la caisse, les gamins reniflaient. Ils louchaient vers les bonbons près de la pile de Télé Yes. Son bonheur, la mère ne l'aurait pas échangé contre un autre.»
