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Dans le monde arabe comme dans de nombreux pays du tiers-monde, les difficultés économiques et sociales grandissantes provoquées par les politiques de libéralisation économique, et la montée des courants islamistes qui en sont pour une large part la conséquence, se traduisent dramatiquement dans le champ de la santé. La revendication du droit à la santé s'est aujourd'hui généralisée, traduisant une mutation profonde des représentations de soi. Dès le 19e siècle, avec la pénétration étrangère, la situation sanitaire, comme la pratique de la médecine, subissaient des transformations radicales, qui se sont accélérées avec la domination coloniale, puis à l'indépendance. Aborder la question de la santé et de la médecine dans les sociétés arabes aujourd'hui met en jeu toutes les dimensions du social et doit mobiliser toutes les disciplines des sciences sociales, si l'on veut la comprendre comme phénomène total, dans l'ensemble de ses aspects historiques, culturels, sociaux, politiques, économiques.C'est un tel croisement des regards que propose cet ouvrage, avec des contributions de Sylvia Chiffoleau, Brigitte Curmi, Mohamed Demouny, Miloud Kaddar, Elisabeth Longuenesse, Anne-Marie Moulin, Daniel Panzac, Daniel Rivet, Floréal Sanagustin, Amina Shabou.Elisabeth Longuenesse, sociologue spécialisée dans l'étude des sociétés du Proche-Orient arabe, est chercheur au CNRS, attachée au Groupe de Recherche et d'Étude sur la Méditerranée et le Moyen-Orient (Maison de l'Orient méditerranéen), à Lyon. Elle a précédemment dirigé un ouvrage collectif sur les ingénieurs dans le monde arabe, intitulé Bâtisseurs et Bureaucrates, Ingénieurs et Société au Maghreb et au Moyen-Orient, paru en 1990 et édité par la Maison de l'Orient, dans la collection Études sur le Monde Arabe.
