Read more
Il semble évident que les sciences humaines ont l'homme
pour objet. Pourtant, dans les années 1960, cette idée
fut mise à mal, notamment par Michel Foucault.
Cet ouvrage, produit d'un colloque qui s'est tenu en juin 2010
au Centre international de Cerisy-la-Salle à l'initiative de la
Société française pour l'histoire des sciences de l'homme, reprend
cette question dans une perspective historienne. Il part du
constat que, souvent, les sciences humaines ont évité la
notion générique d'Homme au profit d'artefacts conceptuels
disciplinaires : l'homo economicus de la science économique, la
race ou l'ethnie de l'anthropologie, le fait social de la sociologie
durkheimienne, l'inconscient de la psychanalyse, la structure de
la linguistique moderne, etc. À rebours, le projet d'une science
unifiée de l'homme a pris une connotation d'amateurisme
scientifique, voire de pure idéologie. Mais l'Homme, évincé par
la porte du savoir académique, ne revient-il pas dans le débat
par la fenêtre ?
Armé chacun de sa tradition disciplinaire propre, mais tous
soucieux du dialogue transdisciplinaire, les quatorze auteurs
réunis ici se sont collectivement penchés sur cette question.
Cet ouvrage, qui ne saurait clore le débat, est une contribution
importante à l'histoire des sciences humaines qui éclaire leurs
questionnements présents.