Read more
Après des jours de marche au coeur de la jungle équatoriale,
Gales, baroudeur énigmatique, s'arrête dans un petit hameau
indien perché sur des falaises surplombant un fleuve impétueux.
Un pont de fortune relie les deux rives, construit à la va-vite par
les gringos des compagnies pétrolières, nombreuses dans la
région.
Le soir même, une fête se tient dans le village et un orchestre
est attendu. Tous les indiens des environs sortent de la forêt.
Certains viennent à dos d'âne, à cheval ou à pied et tous veulent
s'amuser, danser et communier avec cette nature asphyxiante.
Mais le drame survient : alors que les musiciens se font
attendre et que les villageois se demandent si la fête aura lieu,
un petit enfant disparaît. Très vite, les recherches s'organisent
sous les yeux de Gales, impuissant. Le gamin reste introuvable
pendant que les ténèbres tombent sur la jungle.
Récit envoûtant, description minutieuse d'un drame se déroulant
sur une nuit, Le pont dans la jungle brosse un tableau
expressionniste des indiens d'Amérique centrale. Déroutant au
premier abord, le dépouillement de l'intrigue et du style nous fait
partager au plus près l'expérience existentielle du narrateur. Le
lecteur s'éloigne progressivement de la civilisation et de ses chimères
pour toucher au plus profond et au plus simple de l'existence
humaine. Publié dans les années trente, Le pont dans la
jungle fait partie des premiers livres «indiens» de B. Traven et
préfigure son grand oeuvre que sera Le cycle de l'acajou.