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Entre avril 1904 et mars 1905, l'écrivain Pierre Loti, au faîte de sa
gloire littéraire, en poste à Istanbul depuis l'automne précédent, a
des rendez-vous secrets avec des femmes voilées, «trois fantômes
noirs» qui veulent l'initier à la difficile condition des femmes d'Orient. De
ces rencontres qui le bouleversent, il tire son «roman des harems turcs
contemporains», Les Désenchantées (1906).
En janvier 1906, deux de ces femmes mystérieuses, Zennour et
Nouryé Noury Bey, filles d'un ministre du sultan, quittent secrètement
Constantinople en prenant le train. Elles fuient le harem, pour gagner
l'Europe - Belgrade, Nice, Paris, Venise, Londres, la Suisse, la Russie.
Le drame familial devient vite affaire d'État. Leur histoire haute en couleurs
occupe la «une» de la presse internationale et fait écho à ce qui est alors
une grande question de société et qui le demeure pour le féminisme : la
condition des femmes en Islam.
Ce récit rigoureusement historique, puisé aux sources privées les plus inédites,
se lit comme un roman. Il révèle aussi la face cachée du best-seller
de Pierre Loti, Les Désenchantées.
Désenchantées ou révolutionnaires ? Ce sont
en tout cas deux figures attachantes aux destins
très différents qui croisent d'autres femmes marquantes
: Marie Lera, femme de lettres française
qui signe Marc Hélys ; Grace Ellison, journaliste
britannique et féministe ; la poétesse Renée
Vivien ; leur complice d'évasion, Mirième. Mais
aussi des hommes célèbres : Rodin, Maurice
Barrès, Claude Farrère.