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Jeanne des Anges... Sous ce beau nom se cache un personnage torturé
et ambigu qui a fasciné ses contemporains et intrigué par la suite les
médecins, les psychiatres, les théologiens.
Jeune femme issue de la petite noblesse, Jeanne des Anges est la supérieure
d'un couvent d'Ursulines dans la ville de Loudun, dans laquelle officie le curé
Urbain Grandier, esprit rebelle et caustique, beau parleur et tombeur des
plus jolies femmes de la paroisse.
Et voici que soudain, une nuit, un homme apparaît à Jeanne des Anges - le
Diable à n'en pas douter -, qui a pris l'apparence humaine de Grandier.
Jeanne est possédée. Quand on l'asperge d'eau bénite, elle se tord, hurle
des imprécations tantôt blasphématoires, tantôt ordurières. L'évêque s'en
mêle, puis les Capucins, les Jésuites, et même Louis XIII et son puissant
Premier ministre, le cardinal de Richelieu. L'affaire de sorcellerie prend
une dimension nationale, son retentissement dépasse les frontières. Urbain
Grandier finit sur le bûcher.
Pour autant, le Diable ne cesse pas de tourmenter la supérieure des Ursulines.
Et le spectacle des exorcismes pratiqués sur Jeanne et sur ses compagnes
d'infortune attire les foules à Loudun. Si certains n'y voient que supercherie
et simulation, d'autres, frappés par la violence du combat de l'Église contre
le Diable, choisissent de se ranger aux côtés de l'Église catholique et se
convertissent.
Jeanne finit par être délivrée des diables qui la hantent. On accourt de toute
la France pour admirer la miraculée. Jeanne est même reçue par la reine
Anne d'Autriche, et Dieu exauce celle-ci : la voici bientôt enceinte d'un fils,
Dieudonné, le futur Louis XIV. Jeanne devient une icône et continue de fasciner
ou d'intriguer, désormais par son tempérament de mystique.
Une histoire étonnante et complexe entre supercherie, hystérie - le
neurologue Charcot la qualifiera de parfaite hystérique -, mysticisme,
chasse aux sorcières et... défense de la France, «fille aînée de l'Église»,
face aux progrès du protestantisme.