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C'est une cathédrale à nulle autre semblable. Au coeur du Vieux Lille rénové, elle attire le regard par sa curieuse armature d'acier tenant une parure de marbre diaphane. À l'intérieur, une lumière chaude traverse l'édifice. Ses beautés captent le regard : les somptueuses mosaïques, les vitraux, des autels très variés, la crypte immense, les statues des portails.
Notre-Dame de la Treille présente un mélange aussi rare que réussi de classicisme et d'avant-gardisme, de perfection et d'inachèvement. Le XIXe siècle néogothique cohabite avec le XXe siècle le plus contemporain, qui a donné le nouveau choeur, l'impressionnant orgue suspendu et surtout la surprenante façade de 1999. C'est le résultat d'une formidable aventure humaine : depuis la pose de sa première pierre en 1856 jusqu'à son achèvement en 1999, la basilique devenue cathédrale en 1913 a été voulue, financée et promue par la volonté inébranlable des Lillois.
La cathédrale de Lille étonne et enchante. Devenue emblème d'une région entreprenante et optimiste, c'est un lieu de convergence pour croyants ou non, habitants du Nord ou visiteurs venus de loin, tous séduits par l'hymne à la Lumière de Notre-Dame de la Treille.
La cathédrale du Nord
La chapelle du bienheureux-Charles-le-Bon illustre l'ancienneté et la richesse de l'histoire des villes du Nord, ainsi que l'attachement de leur population au catholicisme.
L'iconographie du pavement symbolise la châtellenie de Lille, avec les cent vingt-huit blasons des communes concernées. L'ensemble a été inauguré en 1904, pour le cinquantenaire de la pose de la première pierre de la basilique. Au centre du dispositif se trouve le grand écusson de la ville de Lille, entouré par les écus des hauts justiciers de la châtellenie (Phalempin, Cysoing, Wavrin et Comines). Il s'agit sans doute de la plus originale décoration de la cathédrale, mêlant histoire locale et style médiéval dans une superbe vivacité de formes et de coloris.
Hommage au cardinal Liénart
À l'ombre de la cathédrale veille aujourd'hui la statue du cardinal Liénart, oeuvre du sculpteur Jean Roulland, et elle y est à sa juste place. Durant les quarante années de son épiscopat, de 1928 à 1968, le cardinal avait gardé ouvert le dossier de la cathédrale, affrontant cette patience interminable qui précédait l'avancement des travaux, relançant les tranches de travaux chaque fois qu'il avait pu réunir des fonds suffisants pour avancer. Cette présence de la mémoire dans les jardins de ce haut lieu historique de la ville et du diocèse invite d'abord les passants à se souvenir que ce grand artisan du diocèse n'a jamais cessé de songer à l'achèvement de sa cathédrale. Certes, il n'a pu parvenir à ses fins mais on en perçoit les raisons. Ce que traduit cette sculpture, ce sont les tourments qu'il a dû supporter, avec ses contemporains, et la trace des débats intérieurs qu'il a affrontés. Sa personnalité a dominé le siècle passé dans cette ville, mais au-delà dans notre pays, et dans l'Église tout entière.
Mgr Laurent Ulrich
Archevêque de Lille
