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Dans la France de la Renaissance, la cour s'impose comme un outil de
gouvernement. À la fois instrument et reflet de sa puissance, l'entourage du
prince joue un rôle politique majeur. C'est dans ce monde aux contours
mouvants qu'un cercle privilégié de familiers acquiert une position dominante
: les mignons. Ce livre s'attache à ces personnages mal connus, à la
réputation sulfureuse.
Jusqu'au milieu du XVIe siècle, seuls quelques grands barons jouent à la
cour le rôle d'intermédiaires obligés entre les élites et le souverain. Avec les
guerres de Religion (1562-1598), les conflits pour l'accès aux ressources de
l'État et à la faveur du roi deviennent de plus en plus violents.
Tandis que la reine mère Catherine de Médicis tente de rétablir l'unité du
royaume, le futur Henri III prend la tête d'un groupe de jeunes gens soudé
notamment par l'expérience des combats. Les mignons accèdent donc au
pouvoir avec leur maître en 1574. Ils forment alors l'écrin qui magnifie la
majesté du souverain. Les ducs de Joyeuse et d'Épernon émergent de cette
nébuleuse, épurée par les assassinats, les duels et les disgrâces. Après la
mort du premier et la mise à l'écart du second, la politique de la faveur
s'éteint, obligeant le roi à reprendre lui-même en main le fonctionnement de
la cour.
Cette histoire de la faveur propose une approche renouvelée de la formation
de l'État royal : elle démontre que les figures du courtisan et du favori
participent pleinement à la construction du pouvoir monarchique.