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De l'automne du Moyen-Âge aux métropoles millionnaires de la
modernité, la définition de la ville a acquis une complexité nouvelle.
Les indicateurs se sont multipliés, des plus immédiatement
quantifiables aux plus subtilement idéels : un espace délimité, certes
(mais de moins en moins) ; des institutions propres ; une certaine
population agglomérée ; des activités caractéristiques. Mais aussi des
sociabilités originales, des rituels identitaires, pour tout dire des
sensibilités spécifiques. Consacré principalement aux petites villes du
royaume de France, ce volume justement intitulé «Urbanités» traite
quelques uns de ces aspects pour une période allant du XVe au XIXe
siècle en insistant sur les hiérarchies urbaines, sur les questions de
violence et de lutte contre la pauvreté, en s'intéressant aux pratiques
culturelles considérées tant dans leur caractère public (fêtes ou
cérémonies) que privé (bibliothèques, activités érudites) et en décrivant
quelques transformations induites par la période révolutionnaire. Il est
ainsi démontré que la ville, même de rang modeste, a constitué, tout
au long de l'Ancien Régime, un laboratoire de la modernité.
Ce volume rend hommage à Christine Lamarre, professeur émérite d'Histoire
moderne à l'Université de Bourgogne, membre de la Société d'études de l'Histoire
des villes moyennes en France et présidente du Comité départemental pour
l'histoire de la Révolution française.