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Né en 1873, Alfed Jarry appartient
à la même génération qu'André Gide,
Paul Claudel et Paul Valéry ; comme eux,
il fréquente le salon de Stéphane Mallarmé,
comme eux il contribue aux grandes
revues de la fin du siècle. Il écrit des livres
hermétiques et raffinés : Les Minutes
de sable mémorial, L'Amour absolu.
Mais il y a Ubu... En donnant à la littérature
ce personnage monstrueux issu
d'imaginations lycéennes, en le transportant
dans le monde théâtral, en l'intégrant
même à sa propre existence, Jarry a rendu
difficile l'approche de son oeuvre : impossible
et injuste de la réduire à Ubu et au ton Ubu,
mais tout aussi injuste et impossible
d'exclure celui-ci - qui tend alors à occuper
toute la place.
Ainsi, Jarry se met en marge et invente
une position critique, problématique,
par rapport à l'institution littéraire, ce qui
donne à son oeuvre une liberté remarquable,
particulièrement sensible dans ses romans -
Les Jours et les Nuits, Messaline, Le Surmâle -
et dans les essais regroupés sous le titre
de La Chandelle verte.