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Albert Londres (1884-1932) est un cas à part. Chacun
le connaît pour ses reportages exceptionnels aux
quatre coins du monde, dénonçant la traite des
Blanches en Amérique du Sud, la situation des Juifs, la
colonisation, les conditions faites aux bagnards, aux
fous, aux exclus... La liste est particulièrement longue et
instructive sur les réalités de son temps.
En 1914, il n'a encore rien publié de tel. En raison de
sa faible santé (!), il est réformé, mais le ministère de la
Guerre l'emploie comme correspondant. Il couvre pour
Le Matin les premières batailles, la destruction de la
cathédrale de Reims qui frappe d'effroi les populations
françaises, et voit de près, avec les poilus, les premières
tranchées, la boue, les bombardements, l'ultra-violence
de ce conflit démesuré qui met l'Europe à feu et à sang.
Ensuite, il part en Orient pour le compte du Petit Journal.
Il reste là-bas vingt-sept mois et passe sur tous les lieux
de conflits à pied, en auto, en train, en bateau : la
Grèce, les Dardanelles, la Serbie, la Macédoine, la
Bulgarie, l'Italie... avant de revenir dans une France
dévastée, non sans avoir écouté au gré de ses pérégrinations
les généraux Sarrail, Foch et Pétain, les rois
Victor-Emmanuel et Albert Ier, ou le président Wilson, à
Noël 1918, au milieu des soldats américains...
Albert Londres le patriote aura fait toute la guerre, et à
lui seul, il a tout vu, tout entendu, et tout dit.
Ce livre rassemble tous les reportages de guerre de
notre plus grand témoin.