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L'ouvrage se veut une contribution aux débats en cours sur la «ville «durable» européenne. Il se situe
dans la ligne de l'ouvrage antérieur : «Bruxelles, la Belgique et l'Europe - Un urbanisme cosmopolite»
(Certu 2007). Dans le cadre de la mégapole bruxelloise se sont développés plusieurs centres d'activités,
à la fois complémentaires et concurrents.
Le centre universitaire et urbain de Louvain-la-Neuve constitue à cet égard une expérience très particulière.
Il résulte de l'obligation politique dans laquelle se trouvait en 1968 l'Université Catholique de Louvain
(une des plus anciennes d'Europe), de quitter sa ville d'implantation historique. Au lieu de se résigner à
devenir un campus isolé à la française, l'Université, sous l'impulsion de son Administrateur général, Michel
Woitrin, prit la décision de créer, sur un territoire agricole situé à 27 km du centre de Bruxelles, dépendant
de la commune d'Ottignies, un centre universitaire et urbain diversifié, à l'image de la ville médiévale de
Louvain (Leuven). Elle a mis en place à cet effet le Groupe Urbanisme-Architecture, chargé du plan directeur
et de la coordination architecturale (Raymond Lemaire, Jean-Pierre Blondel et Pierre Laconte).
Grâce à la collaboration de sa communauté académique, l'Université a été en mesure de planifier un
ensemble axé, dès sa première phase (1972), sur la qualité environnementale et urbaine.
La forte densité et la contiguïté des constructions, l'adoption d'un parcellaire réduit (1 à 2 ares), la qualité
des espaces publics, exclusivement réservés aux piétons, l'accessibilité, dès 1976, par chemin de fer, le
contrôle de l'architecture, des matériaux et des gabarits, ont pu contribuer à créer un paysage urbain
attractif. Par ailleurs, l'attention portée à la qualité de l'air et de l'eau, le chauffage centralisé au gaz,
l'égouttage séparatif, la collecte des eaux pluviales dans un bassin de retenue traité en lac d'agrément,
ont contribué à la qualité environnementale.
La population non-universitaire est devenue largement majoritaire, attirée par la diversité des activités
culturelles, souvent liées à la vie universitaire. Deux nouveaux musées, financés par le mécénat, y sont
en cours d'implantation, notamment l'emblématique Musée Hergé.
L'ouverture en 2005 du grand centre de commerces et de loisirs «L'Esplanade» et la transformation de
la gare en terminal du Réseau Express Régional bruxellois constituent pour Louvain-la-Neuve un changement
d'échelle vers un pôle de services régional. Celui-ci appelle à une gouvernance foncière et urbanistique
élargie. Celle-ci devrait être garante du maintien de la qualité environnementale et urbaine de
l'ensemble, dont l'Université n'est plus l'acteur dominant.
L'ouvrage comprend des contributions illustrant divers aspects de la recherche environnementale et
urbaine à Louvain-la-Neuve, ainsi que des analyses extérieures sur le passé et le futur de cette expérience
exceptionnelle.