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L'éolien français a pris du retard. À la suite du Grenelle de l'environnement, et pour
répondre aux engagements européens sur la diminution des gaz à effet de serre, les
pouvoirs publics ont fixé des objectifs ambitieux à l'horizon 2020 : 25 GW de capacités
éoliennes devront être installés, pouvant produire l'équivalent en électricité de quatre
centrales nucléaires.
Pour mener à bien ce défi, il faut au préalable s'interroger sur les obstacles : aux barrières
techniques s'ajoutent les griefs contre les nuisances visuelles ou sonores, la lourdeur
des procédures d'autorisation et enfin un tissu industriel mal adapté. Surtout, la
prédominance en France du nucléaire, énergie non carbonée au coût de production très
compétitif, tragilise l'argumentaire en faveur de l'éolien.
Ce rapport propose donc d'évaluer la rentabilité de l'éolien en fonction de l'évolution
possible d'un certain nombre de paramètres, parmi lesquels le prix des énergies fossiles,
les améliorations technologiques, l'optimisation des potentiels de vent.
Cet exercice prospectif s'accompagne d'un examen attentif des politiques publiques
menées par plusieurs pays ayant parié sur l'énergie du vent (Allemagne, Chine,
États-Unis, Danemark). Plusieurs leviers efficaces apparaissent alors pour faire émerger
en France une filière industrielle dynamique : recours aux appels d'offres, évolution du
cadre juridique, détermination de la taille optimale des champs d'éoliennes, implication
de la population locale, etc.
Le contexte actuel de crise économique et l'urgence climatique plaident en faveur d'un
développement de grande ampleur de l'éolien. Il devra cependant répondre à trois
critères : remplir les engagements issus du Grenelle de l'environnement, créer des
emplois mais aussi répartir équitablement les risques entre contribuable et investisseur.