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Ce qui était accroché sur le mur d'en face n'était rien d'autre qu'un tableau en tout point semblable au premier. C'était exactement la même personne, habillée exactement de la même façon, dans la même pose ; en somme, le même tableau en chacun de ses traits et de ses détails, y compris le guéridon avec le dé géant. Mais sur ce tableau, le dé affichait sa face de six.
Bien sûr, c'était les six yeux obliques qu'il avait tout d'abord remarqués la veille.
Deux frères sont amoureux de deux sœurs jumelles. Elles se ressemblent physiquement à s'y méprendre, tout comme sont similaires leurs façons de s'habiller, de se coiffer, leurs manières de parler, leurs attitudes et leurs voix. Ils décident de s'en remettre au tirage au sort pour savoir qui épousera qui. Mais au bout de deux ans, le frère aîné découvre qu'il est amoureux de la femme de son frère cadet et ce sentiment semble réciproque. S'ensuivent manœuvres, scandale, fuite en Europe, Paris, l'Espagne...
L'axolotl est cet animal à la fois terrestre et aquatique, capable de se régénérer entièrement, symbole de la gémellité dans la mythologie aztèque. À travers lui, Wolfgang Paalen interroge la notion de possible : et si c'était l'autre que j'aimais, l'autre que rien ne distingue de la même ? Comme l'écrit Gilles A. Tiberghien, « L'axolotl ne raconte-t-il pas finalement l'échec du désir de connaître l'autre et d'en découvrir le secret ? »
Avec L'axololt, dont l'intrigue multiplie jeux de miroirs et fausses pistes, le lecteur découvrira la prose de Paalen, une prose riche et poétique qui rappelle les maîtres du réalisme magique sud-américain.
