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Construit en juillet 1942, le camp de Treblinka, près de Varsovie, est avec Belzec et Sobibor, l'un des trois centres d'extermination des populations juives des ghettos par les nazis. Jusqu'au 17 novembre 1943, date de la destruction du camp, destinée à faire disparaître toute trace du massacre, près de 900 000 victimes périrent à Treblinka.
Au lendemain de la guerre, on compte quelques dizaines de survivants, dont Jankiel Wiernik, un Juif polonais, déporté en août 1942, et évadé lors de la révolte de l'été 1943, dont il est l'un des principaux organisateurs.
Il rédige alors Une année à Treblinka qui paraît dès 1944.
Témoignage exceptionnel à plus d'un titre. Wiernik est en effet le seul témoin à pouvoir rendre compte des étapes qui marquent la vie du camp : la désorganisation de l'été 1942, l'accroissement des capacités meurtrières après la nomination de Franz Stangl, la décision de brûler des centaines de milliers de corps.
Paru en polonais puis en anglais, ce témoignage n'avait encore jamais été traduit en français.
« Cher lecteur !
C'est uniquement pour toi que je poursuis ma triste existence. À mes yeux, elle a perdu tout intérêt. [...] Ma vie est empoisonnée. Des spectres défilent devant mes yeux. Des enfants, des enfants, des enfants encore. Tous mes proches, je les ai sacrifiés. Je les ai moi-même conduits à la mort. C'est moi qui leur ai construit leur chambre mortelle. »