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Ce deuxième volume est consacré aux années de formation
philosophique et théologique. À Pâques 1920, Henri de Lubac
a prononcé ses voeux : sa vocation, fondamentale, résistera
aux doutes et aux souffrances. À Jersey (1920-1923) et à
Mongré (1923-1924), il s'enthousiasme pour la philosophie et
lit les grands auteurs (Platon, Thomas d'Aquin, Blondel,
Rousselot, Gabriel Marcel), élaborant des dissertations très
articulées. À Ore Place (Hastings) et à Lyon-Fourvière (1924-1928),
il fixe déjà, approuvé par le père J. Huby, des idées
essentielles sur le Surnaturel, dont celle de sa gratuité.
Des amitiés fructueuses naissent avec des jeunes gens de sa
génération qui dureront toujours. Celle, toute d'affection, avec
Robert Hamel est essentielle (le P. Chantraine nous ouvre la correspondance
échangée entre eux, qui révèle un lien très
fort entre les deux hommes) ; celles aussi, plus intellectuelles,
avec Yves de Montcheuil et Gaston Fessard ; ou encore, pour
citer ceux de la génération précédente, Valensin et Teilhard de
Chardin. Ces liens mettent en lumière une caractéristique du
futur cardinal : la fidélité qui traverse le temps et les épreuves.
Nous assistons ici à la naissance d'une pensée et d'une oeuvre
très tôt structurées, et fondées sur une réflexion globale faisant
toujours le lien entre théologie et philosophie, une oeuvre dont
le P. Balthasar disait la «cohésion organique».
Henri de Lubac est ici montré dans sa volonté constante d'être
utile à l'Église, et aussi en être sensible et souffrant.