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«Même si Thérèse n'a pas un corps de doctrine proprement dit,
de véritables éclairs de doctrine se dégagent de ses écrits qui,
comme par un charisme de l'Esprit-Saint, touchent au centre même
du message de la Révélation dans une vision originale et inédite,
présentant un enseignement de qualité éminente.» Ainsi s'exprime
le pape Jean-Paul II dans sa lettre apostolique Divini amoris
scientia. De même, Hans Urs von Balthasar dit avec une certaine
admiration de théologien expérimenté : «Sa vie est pleine de
germes de doctrine que la théologie n'a qu'à développer pour être
richement fécondée.»
Il s'en faut pourtant que tous ces «germes» en question jouissent
d'une égale attention. Si certains ont été perçus rapidement et reçus
avec enthousiasme, d'autres, en revanche, ont besoin de plus de
temps pour être découverts, étudiés et appréciés. Le thème du
présent ouvrage fait certainement partie de ces derniers. Il n'est
abordé que rarement et encore avec une certaine prudence, voire
avec un excès de prudence.
Ainsi, lorsque, par exemple, s'agissant des vocations multiples que
Thérèse «se sent» après son Acte d'offrande à l'Amour miséricordieux,
son attrait pour le sacerdoce n'est pas mentionné parmi
d'autres. Sans vouloir taxer une telle omission d'infidélité au message
thérésien, il ne fait pas de doute qu'elle manifeste une difficulté
à interpréter les paroles : Je me sens la vocation de prêtre
dites par une femme - qui plus est, une sainte canonisée et proclamée
docteur de l'Église. Cette interprétation suppose une étude en
profondeur des propos de Thérèse.
Cette étude, Baiba Brudere la mène magistralement dans un
ouvrage original, riche et solide. Grâce à elle, non seulement on va
au coeur de l'oeuvre thérésienne par une voie inhabituelle mais
encore le chemin que l'on parcourt mène aux réflexions et questionnements
les plus actuels sur la participation de la femme à l'apostolat
de l'Église, et plus largement sur sa place dans la société
humaine.