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Qu'est-ce que croire, cette expérience dont le Nouveau Testament parle comme d'une naissance? L'auteur a enquêté auprès d'une trentaine de chrétiens engagés, leur demandant de raconter leur itinéraire. Mettant en écho commentaire de ces récits et méditation de textes bibliques, il propose une manière de rendre compte de l'engagement de la foi comme d'un naître de Dieu; la métaphore de la filiation s'y trouve déployée selon ses trois dimensions: s'entendre appelé fils-fille, retrouver des frères et des soeurs, accueillir une descendance. Croire, ce serait donc consentir à cette économie gracieuse rythmée par ces trois moments, où le chrétien peut reconnaître un «style» qui parle du Dieu de Jésus-Christ.
En chemin, l'on croise des questions cruciales: celle du rapport à une origine et à un accomplissement de soi, celle de la traversée de la violence toujours possible dans la relation à l'autre, celle enfin des liens qui appellent à vivre et permettent à de nouveaux sujets d'accéder à la parole dans l'espace public. Quelle contribution l'expérience chrétienne pourrait-elle apporter en ces lieux difficiles? Quelle authenticité du rapport à soi, quelle justesse de la relation à l'autre, quelle vérité d'une inscription dans le monde peut-elle promettre?
Dès la première ligne, le lecteur s'aperçoit que ce projet de rendre compte de l'expérience croyante en soutient un autre, celui d'explorer une manière d'introduire au Dieu de Jésus-Christ: les récits des chrétiens contiennent de quoi en tracer une icône.
Une manière de faire de la théologie s'essaie donc ici, qui cherche à honorer l'expérience croyante dans son épaisseur, avec ses errances, ses fantaisies, ses fulgurances et ses nuits. La théologie participe ainsi à ces tâtonnements par lesquels l'humanité tente de se dire et risque une parole sur ses aspirations.
