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Peu à peu, au cours du IIe siècle, et nonobstant les persécutions,
le christianisme découvre en lui-même la capacité non
seulement de répondre à l'attente religieuse des hommes, mais
encore de proposer une nouvelle philosophie à toute l'humanité,
la philosophie du Christ. C'est l'âge des Apologistes, Justin,
Athénagore, l'auteur de la lettre à Diognète, Théophile
d'Antioche.
Hermias, dont on ne sait rien, vers la même époque (fin du
IIe siècle), témoigne autrement de la prise de conscience qui
s'opère chez les chrétiens. Négligeant toute proposition synthétique,
il passe à l'attaque. L'inanité des enseignements des
«philosophes qui ne sont pas des nôtres» est sa cible, tout
particulièrement la cacophonie de leurs doctrines. Avec quelques
autres, dont Tatien, il ose faire ce pas.
Satiriste et philosophe chrétien, Hermias n'a pas étudié à
fond tous les auteurs qu'il brocarde, d'Anaxagore à Aristote.
Il n'en est pas moins bien informé sur eux par ces documents
que l'on appelle la «tradition doxographique». Son
propos peut paraître léger. Il ne s'en présente pas moins
comme une amplification du mot de saint Paul : «La sagesse
de ce monde est folie aux yeux de Dieu».
L'édition du petit opuscule d'Hermias est l'oeuvre d'une
équipe de chercheurs anglais dirigée par Mgr Richard
P. C. Hanson (), ancien évêque méthodiste de Clogher, en
Irlande, et professeur a l'Université de Manchester. La traduction
du texte est due à Mlle Denise Joussot, agrégée de l'Université
; la traduction de l'anglais a été assurée par le Père
André Prêle, s.j.