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L'Égypte, au IVe et au Ve siècle, voit fleurir et
s'épanouir un puissant mouvement monastique.
A l'imitation d'Antoine, autour d'Amoun le
Nitriote ou de Macaire l'Égyptien, des colonies
d'anachorètes s'établissent à l'ouest du delta du
Nil dans les déserts de Nitrie, des Cellules, de
Scété. La vie érémitique, avec ses difficultés
matérielles et surtout ses risques spirituels, ne
s'improvise pas. Elle est l'objet d'un apprentissage,
d'un enseignement transmis de maître à
disciple. Le moine débutant recueille auprès de
l'ascète accompli qu'il interroge - son abbâ, ou
bien un saint moine qu'on va consulter - une
parole inspirée qu'il méditera et qui guidera sa
conduite : l'apophtegme.
Brèves sentences ou courtes historiettes,
reflétant une spiritualité diverse, vivante, souvent
paradoxale, les apophtegmes des grands
ascètes égyptiens ont été recueillis précieusement
et, une fois passé l'âge d'or de Scété,
réunis dans la deuxième partie du Ve siècle en
grandes collections : collection alphabétique,
organisée selon les noms des moines ; collection
systématique, selon les vertus illustrées.
Sous ces deux formes, les apophtegmes des
Pères ont exercé sur le monachisme oriental
une influence capitale.