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Qu'est-ce que l'obéissance ? Est-il permis d'obéir ? Cet ouvrage voudrait réhabiliter une vertu austère et mal aimée, en la mettant à sa juste place. Souvent, l'obéissance a envahi la vie chrétienne, et même la morale. On oublie qu'elle est au service de l'amour. Seul un homme libre peut à la fois obéir et aimer.
Aujourd'hui, l'autorité s'impose par la volonté. Le rôle de l'intelligence dans l'expression de l'autorité ou de la loi, tout comme dans l'exercice même de l'obéissance, est ignoré. Comme le dit Bernanos, « à force d'obéir sans comprendre, on finit par ne plus comprendre pourquoi on obéit ». La pensée de saint Thomas d'Aquin est autrement plus riche et plus équilibrée.
Or, l'obéissance est centrale dans le mystère chrétien : « Le Christ a récapitulé par son obéissance sur le bois, la désobéissance
perpétrée par le bois », dit saint Irénée, évoquant l'arbre du jardin d'Éden. Les titres de Fils, de Serviteur, de Seigneur et d'Époux que la Révélation décerne au Christ, Nouvel Adam, permettent d'entrer dans le mystère de l'obéissance du Fils devenu Serviteur. Le Christ, en obéissant, a vraiment assuré le bien commun des hommes dont il a « guéri l'amour ». Son obéissance éclaire celle du chrétien et même celle de tout homme. D'où cette étude, qui prend saint Thomas pour guide.
