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Michel Boudon, montagnard et guérisseur
Comme le faisaient son grand-père et son père, Michel Boudon travaille toujours la terre avec ses boeufs. Chez lui, pas de tracteurs ou d'engins motorisés ; c'est son choix. Il dispose de la plus majestueuse des fortunes : l'offrande de la terre. Et il en est l'humble serviteur. Ici, la vie semble s'écouler plus lentement qu'ailleurs, au rythme des saisons et des cultures. Et si, le soir, le téléphone sonne, c'est sûrement pour lui demander d'apaiser une douleur maligne. « Il faut rendre le bien pour le mal », aime à rappeler Michel, en citant un ancien précepte de sa grand-mère...
Le récit authentique d'un parcours difficilement imaginable de nos jours !
- Finis d'arriver, m'invita-t-il à la mode du pays, en se dirigeant vers la maison d'habitation et en adoptant d'emblée le tutoiement. Qu'est-ce que je peux pour toi ?
Il ne lui serait pas venu à l'idée de se comporter différemment, envers quiconque d'ailleurs. Il était très en retard dans son travail, embêté à cause d'une vache malade mais, à ses yeux, le visiteur comptait avant tout autre souci. Que celui-ci fût écrivain, ministre ou le dernier des manants ne changeait rien : quelqu'un était venu jusqu'à lui, dans ses murs, réclamer sans doute l'aide du guérisseur ou un service à l'homme, et s'il pouvait soulager ou aider son prochain, le service à rendre demeurait prioritaire sur tout le reste. Il est ainsi, Michel Boudon du Couderchet.
