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« "Ce n'est pas le besoin ni le désir - non, c'est l'amour de la puissance qui est le démon des hommes." Une remarque qui entre en résonance avec une autre, cette fois sous la plume de Sigmund Freud : "Éros voudrait réunir des individus isolés, plus tard des familles, puis des tribus, des peuples et des nations, en une vaste unité : l'humanité même". Le cinéma de Jean Renoir n'abolit pas ces deux tendances. Il en constate la complémentarité, et se situe à leur intersection : Éros contestant l'instinct de domination, l'instinct de domination contestant Éros. »
La première somme consacrée au cinéma de Jean Renoir. De ses débuts, aujourd'hui lisibles en leurs prémisses, jusqu'au dernier film, dont aucune étude aucune n'avait encore été entreprise. Dans un souci constant de fidélité aux images et aux sons, l'ouvrage éclaire les choix esthétiques du cinéaste en leur constant renouvellement. Et les mets en relation avec ceux d'autres cinéastes. « On ne peut faire de bon cinéma sans une forte philosophie personnelle », disait Renoir. Une philosophie qui est ici mise au jour, dans ses relations avec nombre de penseurs et de philosophes, des présocratiques à André Comte-Sponville. Elle éclaire ce qui fait problème aujourd'hui : le fond de cruauté propre à l'humanité, son incapacité à prévoir l'avenir, son besoin jamais assouvi de domination.
