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« Pourquoi moi ? Pourquoi pas moi en fait ? Bienvenue à la loterie biochimique. »
Wolfgang Herrndorf vient d'apprendre qu'il est atteint d'une tumeur au cerveau, incurable. Dès lors il sait ses jours comptés. Ces trois années de maladie, remplies d'attentes à l'hôpital, de combinaisons médicamenteuses, de formalités administratives, mais aussi d'accès de peur panique et de moments de grande luminosité, auront été les années où son talent d'écrivain éclate au grand jour, où les critiques rivalisent de louanges, où le public se rue sur ses livres, où il reçoit les prix les plus prestigieux. Herrndorf donne toute la mesure de son humour et de son talent. Il ne tombe jamais dans une lamentation voleuse d'un temps précieux. Jour après jour, il écrit sur son blog, qui sera publié après sa mort, le 26 août 2013.
Suivons en dansant l'ombre de la nuit est un texte d'une force exceptionnelle. Document dépourvu de tout pathos, dans lequel le tragique et le comique se côtoient au plus près. Une fois de plus, le compte rendu de la maladie, loin de constituer une mise en scène malsaine, touche le lecteur de manière existentielle, en le faisant rire - et en le mettant en rage aussi devant l'impuissance à changer l'inéluctable.
