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L'objet de cette recherche consiste à montrer comment la France a instrumentalisé les dimensions culturelle et esthétique de l'artisanat marocain pour faire la propagande du protectorat. Après une longue et âpre dispute avec les nations coloniales, la France a obtenu en 1912 le droit d'instaurer un protectorat sur le Maroc. Mais la présence française au Maroc est contestée par les pays concurrents ainsi que par l'opinion publique française et les élites marocaines. Le nouveau régime de colonisation a besoin de légitimité. Pour se départir de l'image d'un pays colonialiste et illustrer son attachement aux principes humanitaires et au respect de la culture locale et de l'identité nationale marocaine, la France a mis en place une politique de rénovation de l'artisanat marocain. L'artisanat marocain est alors intégré au mode de vie occidental. La nécessité d'adapter l'artisanat aux besoins du marché européen a amené le Service des arts indigènes à tolérer des écarts par rapport aux modèles traditionnels. De cette adaptation est né un nouvel artisanat inauthentique.
