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À la fois modeste et ambitieux ce livre est simplement sérieux, honnête, original et
utile. Il est un double témoignage qui porte sur une vie de professeur et une expérience
d'enseignement et de recherche. Un des axes de réflexion auquel sa lecture incite
est celui de la formation des enseignants dont l'actualité montre qu'elle demeure
très problématique.
Il importe de ne pas se méprendre : la «petite histoire» du Clept (Collège lycée élitaire
pour tous) que Marie-Cécile Bloch à certains moments donne à entendre, disséminée
dans un propos plus vaste rendant compte de l'itinéraire d'une «obstinée»,
ne prétend pas faire un récit comme il en fut déjà de nombreux, sur les espoirs et les
déceptions, les tentatives, les réussites, les échecs qui jalonnent l'histoire, récente, de
la littérature sur l'école. Marie-Cécile Bloch, certes, parle d'elle mais pas pour nous
offrir un récit de vie. Il s'agit par ce biais de mettre en évidence ce qui relie concrètement
un acteur à son action.
Au fil des pages, elle partage tour à tour avec son lecteur les questions qui la mettent
en mouvement
Pourquoi certains d'entre nous adoptent-ils une posture professionnelle fréquemment
qualifiée de militante ? D'où vient cette perpétuelle alerte qui nous
empêche de «simplement fonctionner» ?
et des pistes de réflexion qui offrent des réponses possibles
Si les élèves n'ont pas la conviction d'une part, que l'école sert à apprendre des choses
qu'on ne sait pas et d'autre part, que pour apprendre il faut pouvoir mesurer qu'on
ne sait pas donc s'autoriser à se tromper en toute sécurité, alors seules l'obligation
scolaire et son cortège de coercitions et la rencontre des camarades donnent un sens
à la fréquentation de cette école.