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En mai et juin 1981, les Français donnent au Parti socialiste
toutes les responsabilités. Le «Projet socialiste» de 1980
peut s'appliquer. Un puissant effort de modernisation
du pays est possible. Ainsi, les nationalisations de 1982
s'entendent comme un élément clé d'une stratégie
«industrialiste» faisant appel à l'effort accru dans le
domaine de la recherche et de l'investissement. Bien vite,
il apparaît pourtant que, pour une partie de la gauche, la
logique «industrialiste» doit s'éclipser devant la volonté
présidentielle de maintenir «l'autonomie de gestion»
des entreprises nationalisées. Jean-Pierre Chevènement,
ministre de l'Industrie, décide de démissionner le 22 mars
1983 pour protester contre le «tournant libéral» qui
abandonne à la fois l'ambition industrielle et s'accroche
au Système monétaire européen.
On le constate : une sortie (provisoire) du SME aurait
donné des marges de manoeuvre aux entreprises françaises.
Face à ces abandons, le Ceres a tenté de définir une
alternative qui ne soit pas une «alternative d'échec».
La République, l'idée républicaine, apparaissent alors
comme le socle possible de l'action d'une Gauche qui
choisirait de ne pas flirter avec le néolibéralisme. Tel a
été l'enjeu de la bataille menée de mai 1981 à la défaite
législative de mars 1986.