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Cent ans après le vote de la loi du 9 décembre 1905, il est utile de relire ce texte de séparation des Églises et de l'État avec le regard du citoyen du XXIe siècle qui n'est plus confronté à une Église catholique dominante et peu encline à accepter la République nouvelle (« la gueuse »), mais à la religion musulmane installée et travaillée par l'intégrisme et le fondamentalisme issus de la mondialisation et du terrorisme international.
Les débats parlementaires sur l'interdiction du port de tout signe religieux visible dans les établissements scolaires, la polémique sur le contenu des valeurs de l'Europe, tel que mentionné dans le traité constitutionnel, enfin la diatribe publique entre deux ministres sur une éventuelle modification du texte de 1905 ont relancé le débat et révélé, une fois de plus, le caractère particulier de cette loi, « panthéonisée » comme socle de la laïcité à la française.
Le débat, inachevé, appelle à renouveler le combat laïque autour des valeurs des Lumières et de la liberté absolue de conscience. Les auteurs de ce livre souscrivent à cette ardente obligation au moment où l'Union européenne s'ouvre à de nouveaux pays qui ne partagent pas, loin s'en faut, notre conception constitutionnelle du pacte républicain.
L'ouvrage, s'inscrivant dans la lignée des hommes de progrès s'ouvre et se ferme par la contribution de deux témoins engagés du XXe siècle, Philippe Dechartre et Henri Caillavet.
