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Bien souvent les patients d'aujourd'hui ne reconnaissent plus
un rôle déterminant au langage qui est pris pour un simple
moyen d'information, de description, ou de communication.
Ainsi deux formulations, dans les échanges ordinaires, sont traitées
comme équivalentes si elles véhiculent la même signification.
Le langage n'a plus d'épaisseur. À la limite, un mot exprime
une idée et une seule, et toute dimension métaphorique se
trouve par là exclue.
Or c'est précisément l'écrasement de la métaphore que le praticien
relève aujourd'hui dans les «nouvelles pathologies», qu'il
s'agisse d'entités véritablement nouvelles ou simplement du
développement de symptomatologies déjà connues.
Comment les auteurs, psychanalystes presque tous membres de
l'Association lacanienne internationale, soutiennent-ils leur pratique
concrète avec ces patients - enfants aussi bien qu'adultes -
pour lesquels Melman a introduit le terme de nouvelle économie
psychique ?
Sans doute la clinique contemporaine impose à l'analyste de
«savoir y faire». Non pas de «savoir faire», au sens d'un savoir
technique. Mais de se mettre dans la position éthique d'accepter
que les réalités cliniques nouvelles puissent le déranger, de
devoir inventer sans trop savoir à l'avance ce qu'il invente. À
cette seule condition, il pourra «faire avec» : faire avec ce qui,
quotidiennement, vient interroger son désir, et sa responsabilité
afin de se constituer lieu d'adresse pour ces sujets en mal de
parole.