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Pendant plus de cinquante ans, Joyce McDougall
a pris le risque de parler intimement, non seulement
de ses patients, mais aussi de son propre contre-transfert.
Elle a légué un héritage exceptionnel
en donnant à la génération qui l'a suivie le droit de
pratiquer un travail psychanalytique plus personnel,
plus émotionnel et plus corporel, sans jamais se
noyer dans des abstractions métapsychologiques.
Amoureuse de théâtre, elle avait choisi de mettre
en scène les diverses configurations psychologiques
ou nosographiques sous cette forme particulière :
théâtre de l'impossible dans les psychoses,
de l'interdit dans les névroses, ou encore le théâtre
en rond des narcissiques, ou le théâtre transitionnel
pour les états-limites ou les problématiques
addictives qui composent aujourd'hui une grande
partie des demandes de consultation. Sans oublier,
bien sûr, le théâtre du corps, pour tous ces patients
n'ayant pas accès à la symbolisation et chez qui seul
le langage corporel, non verbal, permet de donner
une voix aux souffrances muettes.
À l'initiative de l'École belge de psychothérapie
psychanalytique à médiations (PSYCORPS), les auteurs
ayant noué avec Joyce McDougall une relation
intense et singulière décrivent, de manière toute
personnelle, l'impact de cette rencontre sur leur
clinique et leur théorisation.