Read more
Dans le panorama de la poésie espagnole de la Renaissance, qui compte
des noms prestigieux : Ercilla, Boscán, Garcilaso de la Vega, Luis de León,
Fernando de Herrera... Jean de la Croix occupe une place singulière : la
première. Son oeuvre est brève : moins de mille vers en tout. «Saint Jean de
la Croix - écrit Jorge Guillén - est le plus grand poète le plus bref de la
langue espagnole, peut-être de la littérature universelle». Mais cette poésie
est d'une telle densité, d'une telle intensité, d'une telle beauté qu'elle
emporte l'admiration et entraîne l'adhésion de tous ses lecteurs. En effet,
selon l'heureuse expression de J.-L. Alborg, «même si on ne tient pas compte
de sa signification religieuse, la poésie de Saint Jean de la Croix, représente
un sommet de la poésie amoureuse universelle».
Le corpus de l'oeuvre poétique de Jean de la Croix se réduit à vingt compositions
: cinq poèmes (Cántico espiritual, Noche oscura, Llama de amor
viva, Que bien sé yo la fonte, El Pastorcico) ; cinq gloses (Vivo sin vivir
en mi, Entréme donde no supe, Tras de un amoroso lance, Sin arrimo y
con arrimo, Por toda la bermosura) et enfin dix romances. Trois poésies
très brèves (trois ou quatre vers) - Al niño Jesus, Del Verbo divino, Suma
de perfección - sont d'attribution douteuse. Les trois Poèmes majeurs
(Cantique spirituel, Nuit obscure, Vive flamme d'amour) recueillent la quintessence
de l'expérience humaine et mystique de Jean de la Croix : la rencontre
avec Dieu.