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En ce début de XXIe siècle la démocratie sanitaire est en débat : elle
s'impose comme une nécessité moderne, validée par les analyses
scientifiques de la Santé publique. Elle est dans tous les livres,
toutes les publications et même dans tous les textes de loi. Pourtant, dans
les faits elle recule. Les élus territoriaux ont disparu des conseils d'administration
des hôpitaux. La Sécurité sociale financée par des cotisants est
gérée directement par l'État : il n'y a plus eu d'élections depuis 1983 ! Les
associations de patients existent mais sont consultées rarement, noyées
dans des comités théodules. Le mouvement mutualiste sous la férule des
directives européennes et sous l'emprise du néolibéralisme a oublié les
mutualistes eux-mêmes. Les directeurs des Agences régionales de santé,
nommés en Conseil des ministres dirigent tout.
Pourtant chacun sait que la personne humaine est le principal acteur de
sa propre santé et que la santé collective des populations ne peut être
assurée sans l'intervention de celle-ci. Alors la contradiction est évidente.
Le Dr Paul Cesbron nous donne ici matière à réfléchir. Il replace ce
concept dans la longue histoire de la démocratie et jette les bases d'une
nouvelle pratique émancipatrice. Oui, la démocratie sanitaire a à voir avec
le développement humain et le progrès. C'est une idée neuve qui doit
s'imposer.
Dr Michel Limousin,
Directeur de la Collection Santé.