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«Quoi qu'il arrive, deux traits de l'âme brésilienne resteront,
à mon avis, prédominants : l'idéalisme démocratique, et, par
cela même, le goût inné de la culture française. Je pus m'en
convaincre aisément lors de la réception officielle dont je fus
honoré par le Sénat. Cette imposante manifestation fut décidée
à l'unanimité des voix moins une (la voix d'un sénateur clérical...).
En séance publique, le président, désigné pour l'occasion, me fit
asseoir à sa droite et m'adressa, en français, une noble harangue
où les paroles d'aimable courtoisie que voulait la circonstance
l'amenèrent à réclamer hautement pour son pays la grande
tradition de la Révolution française. Puis un sénateur de
l'Amazone, M. Georges de Moraès, demanda la parole et
prononça, toujours en français, un éloquent discours sur le rôle
de la pensée française dans l'évolution générale des sociétés
civilisées vers les idées de justice sociale et de liberté.»
Georges Clemenceau
Son gouvernement ayant été renversé en 1909, le très républicain
Clemenceau retrouve tout à coup une forme de liberté
après une carrière politique bien remplie. Il a soixante-huit ans.
Invité pour une tournée de conférences en Amérique du Sud, il
part en 1910 et visite successivement l'Argentine, l'Uruguay et le
Brésil. Il trouve là-bas une nouvelle source d'inspiration, comme
un bain de jouvence, au contact de ces pays jeunes auprès
desquels la France, selon lui, a beaucoup à apprendre...
Un grand écrivain à (re)découvrir.