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« L'intuition grecque de la vie est-elle véritablement une intuition toute de lumière, de beauté, d'harmonie, printemps de l'humanité, sourire et jeunesse du monde, comme le pensaient Winckelmann, Schiller et Goethe, ou bien Creuzer, Schelling, Burckhardt et Nietzsche n'ont-ils pas raison lorsqu'ils nous décrivent la profonde insatisfaction et le déchirement intérieur de l'âme grecque, son désespoir infini ? »
Avec le livre La Vision grecque de la vie, publié en 1922, Adriano Tilgher apporte une contribution indispensable à la compréhension de la dimension grecque de l'existence. Une perspective qui permet de réfléchir aux liens invisibles des civilisations et des cultures, et qui admet la discontinuité idéologique entre la civilisation antique et la civilisation moderne. « De l'âme grecque à l'âme chrétienne il n'y a pas un passage lent et graduel, pas de progrès, pas d'évolution, mais saut, hiatus, gouffre, révolution », écrit Tilgher. Une affirmation qui met en valeur la pluralité des attitudes morales, qui ne peut en aucun cas être rattachée à un principe unique, moniste et totalisant.
